Ce mot – résilience – éveille en nous toute une série d’émotions. Nous songeons immédiatement à ces personnes qui ont vécu des malheurs abominables… Qui ont surmonté des épreuves qui nous bouleversent et que nous ne souhaitons à personne… Deuils, maladies, abandons, ruptures, etc. Elles ont dû développer leur résilience à la dure… À travers la crise… Avaient-elles le choix? Pouvaient-elles se braquer et tenter de retenir le passé? La plupart ont dû abandonner leurs projets futurs et en adopter de nouveaux. D’autres, laisser tout tomber et repartir à zéro.
L’attachement au passé, aux biens du présent et aux projets d’avenir freine la résilience et alimente la résistance. Qu’on se le dise, face à tout changement, l’être humain a la fâcheuse manie de maximiser son potentiel de perte et de minimiser son potentiel de gain. La vie n’est-elle pas une suite infinie d’impermanences ?
Je vous invite à écouter la chanson « Chêne et roseau » des Cowboys Fringants tirée de leur album « L’Expédition ». On peut y entendre les vertus contradictoires du chêne et du roseau. Les racines du chêne font foi de son attachement aux solides valeurs du passé; sa ramure démontre sa force, sa notoriété; sa carrure est gage d’un avenir prospère et sécuritaire… Et pourtant, face à la bourrasque, c’est le chêne qui braque et craque. Le roseau, à l’aspect fragile devant la moindre brise, se relève à tout vent!
Nul besoin d’insister sur les vertus qu’inspire ce roseau : lâcher-prise, souplesse, flexibilité, ouverture d’esprit… Méditer sur ces thèmes nous ouvre un chemin de résilience, d’acceptation devant l’inacceptable.
Et l’inacceptable se cache aussi dans le quotidien… Pas besoin de vivre des épreuves extrêmes pour y être confronté. Parfois, l’insoutenable répétition de petites et banales difficultés exige une résilience bien plus solide. Moins flamboyante, c’est dans cette douce ténacité que nous reconnaissons la résilience de ces roseaux timides autour de nous! Vous en connaissez assurément beaucoup dans votre entourage; portez-y simplement attention et ils vous apparaîtront. Ils se cachent souvent derrière un sourire.
Je remercie tous ces roseaux qui m’entourent et m’inspirent depuis tant d’années: ma conjointe, mes enfants, ma famille, mes amis. En cette année qui débute, je souhaite à chacun de vous un pas de plus dans ce chemin de résilience. Ainsi, au gré du temps qui passe, tout prendra tranquillement pour vous la couleur d’une bénédiction!
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